Gaby et les garçons

"Gaby et les garçons"  tout public + 8 ans - théâtre, théâtre visuel, d'objets et de marionnettes 
D'apres le texte de Adrien Cornaggia  - éditions théâtrales jeunesse.


Calendrier

Les 24, 25, 27 et 28 janvier à 10h

Dans le cadre des plateaux professionnels de la marionnette au Théâtre Halle Roublot (94)


Teaser du spectacle

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Dossier du spectacle "Gaby et les garçons"
Janv 22
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Fiche technique Gaby et les garçons
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Captation du spectacle


Théâtre Halle Roublot 2020


Note de mise en scène

Gaby, Clovis et Cédric sont les enfants que nous avons tous été à un moment donné. En s’approchant de la vie adulte, ils se confrontent un peu plus à la prise de conscience de leurs émotions, de leurs passions et de leurs peurs, ils frôlent toujours le danger, mais cette fois les adultes ne sont pas toujours là pour les surveiller.

 

Gaby rêve de voyage, de thriller, de love story, de cinéma, de chanson d’amour en anglais. Clovis rêve de Gaby et d’avoir tout l’amour de Gaby rien que pour lui, il se compare à Cédric son rival, ce beau gosse qui ne rate pas une occasion débile pour se faire mousser. Cédric lui, est ailleurs, il rêve de record, de notoriété, on l’admire mais il part trop loin. 

Tous les trois sont tantôt rêvés tantôt réels, nous sommes dans la tête de Gaby, dans la réalité de leur amitié et de cet accident, filtrée par l’imaginaire positif d’une héroïne d’une dixaine d’années. En tant que spectateur, grâce à eux, le souvenir de notre enfance nous revient aussi vite qu’une odeur de notre passé. 

 

Le parti pris dramaturgique de cette mise en scène qui justifiera la présence d’adultes au plateau et l’enchainement de ces bulles de souvenirs successives, c’est la présence, tout le spectacle de Gaby “adulte”, et de Clovis “adulte”. Le spectacle commencerait par ce postulat qui n’est pas présent dans le texte de l’auteur. 

 

Dans cette temporalité là, la mort de Cédric est déjà advenue. Nos personnages sont convoqués à l’âge adulte mais un évènement les fait se replonger dans leur enfance. La mémoire  fait ressurgir les souvenirs, les images et les sensations. Ils retrouvent leur âme d’enfants, la mémoire de Gaby et de Clovis s’emballe et fait revenir leur camarade, leurs jeux et leurs émotions. 

 

Ils nous entrainent dans leur imaginaire, le temps pour nous aussi de revivre cet été là avec eux, et de comprendre à la lumière de leur regard d’adulte le drame qu’ils ont vécu dans les nappes fantasmatiques de leurs rêves d’enfants.

Les personnages de Gaby et Clovis sont incarnés sur scène, et par la manipulation d’objets et le geste marionnettique il font revivre Cédric, leur ami disparu.

 

Gaby et Clovis vont alors tout faire pour revivre ces moments si forts et les rejouer au plateau avec leur corps d’adulte qui retrouve vite la souplesse de l’enfance. Grâce à la puissance de l’inconscient et de l’imaginaire, ils vont revivre ces bulles pleines de vie, avec tous les objets qu’ils vont avoir sous la main, comme ils devaient le faire plus jeune. 

Le travail de création visuelle, sonore et marionnettique sera là pour donner corps à ce personnage et aux décors.

 

Avec les comédiens, un travail de mise en situation sera mené, à partir de l’intime et de l’historique personnel de chacun, comme l’auteur lui-même a dû le faire pour atteindre cette crédibilité et cette sincérité des personnages à partir de son histoire personnelle. 

Les comédiens incarnant Gaby et Clovis seront donc les manipulateurs de la marionnette/figure de Cédric. Ils devront donc se partager le texte de Cédric. Cette figure de Cédric pourra prendre plusieurs aspects selon les scènes, et sera composée principalement des objets du quotidien et surtout de leurs jeux d’enfants en présence au plateau.

 

Le travail gestuel sera aussi très important. Il s’agira pour les comédiens de trouver une légèreté corporelle comme celle que peuvent avoir les enfants, une spontanéité et une manière de se mouvoir en dehors des codes de bienséance des adultes. Tout un travail de chorégraphie inspirée des gestes de l’enfance et associée à leurs jeux va permettre de voyager vraiment dans le temps. Arnaud Préchac venant du mime et du théâtre gestuel proposera aux comédiens déjà sensibles au théâtre gestuel, de travailler de façon très précise une partition corporelle omniprésente, rythmée sur le texte, le son et la manipulation. Ballotés d’un imaginaire à un autre, d’un courant à un autre, d’une réalité à une autre, d’une émotion à une autre, et toujours en évolution selon le contexte de chaque bulle de souvenir. 

 

Ce spectacle sera porteur d’émotions par un travail d’immersion sensorielle : le spectateur sera propulsé dans la tête de chaque personnage, ses cheminements intérieurs, ses états et surtout ses espaces imaginaires. 

Ce sera un théâtre d’images où le geste, la lumière, les effets visuels et le son auront une importance particulière comme la compagnie aime à travailler.  Le plateau ne sera jamais surchargé, bien que très esthétique et riche,  le travail consistera pendant la création à sélectionner les effets visuels gestuels et sonores les plus forts pour mettre en valeur le drame.

 

 

L’objectif de cette mise en scène, c’est de faire découvrir un texte magnifique en allant loin dans les ressentis  au travers de nos outils artistiques respectifs. La méthode privilégiée dans notre compagnie, c’est d’être le plus possible au plateau, en se contaminant mutuellement de nos sensibilités et de nos langages artistiques, en considérant le plateau comme un laboratoire d’écritures croisées. 

 

La compagnie Zaï est fière de faire vivre ce texte pour la première fois au plateau, une oeuvre enrichie par l’association des univers de tous les artistes associés à ce projet.

 

Arnaud Préchac et la compagnie Zaï

Note de l'auteur

Synopsis : Gaby a deux copains formidables, quoique très différents, avec qui elle passe de délicieuses journées d’été. Son cœur est un peu plus gros pour l’un d’eux. Elle rêve souvent en chanson et veille à l’amitié qui la lie aux garçons. Le premier, c’est Clovis, un irascible, un loquace. Il n’aime pas du tout qu’on tourne en dérision son prestigieux prénom et embête très régulièrement le deuxième garçon, Cédric. Cédric aime faire des records. Lui, il ne bavarde pas beaucoup parce qu’il a souvent la bouche dans l’eau. D’aucuns le disent champion de ci ou de ça. Cet été, il est justement sur le point d’établir un record mémorable. 

 

Au départ de l’écriture, il y a un souvenir. Ma mère et moi sommes dans la cuisine familiale. Elle me parle sans s’arrêter, alors que je mets le couvert, de ce que notre condition parfois peut être cruelle quand elle se rappelle à nous de la manière la plus inopinée. Je lui demande pourquoi elle dit ça, je sais qu’elle attend que je m’y intéresse, à sa nouvelle qui lui ride le front et lui grise les yeux. Ton petit camarade de Primaire, tu sais Cédric G. ?, se lance-t-elle, il s’est noyé dans la piscine de Gardonne. Ça s’est passé au milieu de l’été, celui dont il nous reste à présent une vague impression de chaleur jusque dans cette cuisine où cuit un rôti de porc dans le fait-tout, avec les oignons qui font pleurer ma mère. C’est évident que ce sont les oignons. Comment pourrait-on pleurer de la disparition d’un camarade d’école que nous n’avons pas vu depuis presque vingt ans ? Ce « petit camarade », comme elle dit, dont je ne sais plus rien depuis presque vingt ans. Moi-même, je ne réagis guère et me moque tendrement de ma mère qui sèche ses larmes de crocodiles avec un coin du torchon à vaisselle. 

La nouvelle du drame fait néanmoins son trou pour y dormir. Déguisée sous le bavardage du quotidien, elle se tait pendant un moment. Elle surgit donc quand je crois l’avoir oubliée. À partir de ce moment, l’histoire se précise : un arrêt cardiaque pendant qu’il nageait dans l’eau claire de la piscine découverte aurait eu raison de lui. On n’aurait pas réussi à le ranimer, il serait mort sur le coup, les yeux versés vers le fond du bassin, là où les ombres des nageurs se tordent, plates et percées de soleil. Puis je me demande : comment aurais-je réagi moi à cette nouvelle dramatique si je l’avais apprise plus jeune, aussi jeune que lorsque nous nous sommes connus, Cédric et moi ? Et je me rappelle nos jeux, la campagne de nos aventures et le nombre des amis de la Primaire : Thomas, Cyril, Julien le gringalet hyperactif (voir Clovis), Marlène qui me faisait chauffer les joues (voir Gaby), Élodie qui me poursuivait dans la cour pour me faire des bisous. Et Cédric, le grand costaud tendre comme un agneau. L’imagier soudain s’étoffe, le passé se remplume. 

Ainsi, naturellement, alors que d’abord je m’y opposais, je commence à écrire. L’enfance est tout de suite la prérogative thématique générale : elle est à la fois le cadre et le thème de ma peinture. Je me donne aussi pour consigne d’écrire pour le jeune public, je veux que lui aussi, comme les adultes, y entende quelque chose. D’après ce que je me rappelle, l’enfance est l’endroit d’un réalisme magique, en ce sens que l’on passe sans s’émouvoir du réel à la fantasmagorie, d’un fait brut à son détournement, d’une couleur unique au pointillisme de ses déclinaisons. D’un mot se déplie toute une histoire comme le relief d’une page d’un livre animé. L’échappée dans l’imaginaire devient tout bonnement une seconde langue pour expliquer des choses trop profondes pour être sondées entièrement. Fantasmer la réalité du monde, la conquérir par l’onirisme et le jeu, se réapproprier le malheur soudain par le truchement d’esprits rêveurs sont les moteurs de la vie de mes personnages. Il faut que ce soit ludique sans être ridicule, je me dis, sérieux sans être pleurnichard, réaliste et magique à la fois. 

Il faut donc que la tristesse que provoque le décès du petit camarade soit palpable mais qu’elle ne corrompe pas le fondement même de l’histoire : voilà pourquoi la mort de Cédric n’advient pas dès la première scène, elle est un élément qui perturbe une histoire plus vaste, elle n’est pas l’histoire elle-même. Ça serait trop simple, et trop réducteur. L’amitié qui lie ces trois enfants, leurs merveilles d’inventions capables de transmuer le monde, leur langage pris à la lisière de l’enfance et de la préadolescence, le retour en Imagination, voilà ce qui, actuellement, motive mon écriture. 

 

Adrien Cornaggia

 


Un projet de compagnie

Venant plutôt d’un univers théâtral corporel et visuel, nous avons été touchés qu’Adrien Cornaggia nous propose son texte  après avoir aimé notre premier spectacle sans paroles Victor l’enfant sauvage. 

Avec la même équipe, l’envie est revenue de nous réunir à nouveau autour d’une écriture visuelle sonore et théâtrale. 

 

Avec ce nouveau spectacle; la compagnie renouvelle sa volonté de créer pour le “tout public”, persuadé qu’un spectacle peut trouver plusieurs niveaux de lectures pour s’adresser à tous les âges. Pour se faire, le travail de l’univers sensoriel et visuel va explorer l’imaginaire de l’enfance pour créer des images sensorielles qui peuvent captiver les enfants et les adultes, et les renvoyer à des sensations parfois oubliées.

 

Ce travail de retour en enfance nous a donné envie d’organiser des ateliers avec des préadolescents pendant  la période de création. L’intérêt de ces rencontres avec les enfants, au plateau et en milieu scolaire, est l’occasion pour eux de se familiariser avec l’histoire, les personnages et leurs enjeux, et d’assister à une création en cours. 

Pour l’équipe c’est une formidable occasion pendant la création de s’inspirer des enfants et de leurs approches des scènes, de partager et comparer nos imaginaires, de réfléchir avec eux à ce qui fait sens et ce qui nourrit le rêve et le jeu.

 

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Elements pedagogiques sur le texte

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